La nouvelle

Pour commencer à désamorcer les chicanes, je te fais vivre l’expérience de ce que peut ressentir ton enfant quand il est jaloux ou fâché contre son frère ou sa sœur, en commençant le Module avec «l’exercice de la nouvelle femme».

Cet exercice de prise de conscience qu’on va faire ensemble est tiré du livre ​Frères et sœurs sans jalousie ni rivalité des auteures Faber/Mazlish.

Je te conseille fortement la lecture de ce livre si tu veux accélérer ton succès dans la gestion des conflits de tes enfants. Ce livre a changé ma vie de parent et plusieurs outils que je te propose dans le Module d’aujourd’hui sont tirés de ce livre. Je les utilise tous les jours avec mes enfants.

Alors maintenant, ferme les yeux et écoute cette petite histoire :

Imagine-toi qu’un beau soir, ton chum vient s’asseoir près de toi. Imagine son visage, ses manières, la façon dont il est habillé. Imagine maintenant qu’il place son bras autour de tes épaules et qu’il t’annonce ceci :

«Ma chérie, tu es vraiment merveilleuse! Je t’aime tellement que j’ai décidé de prendre une autre femme, exactement pareille à toi.»   Quelle est ta réaction spontanée quand tu entends ça?

Un beau jour, la nouvelle femme arrive. Tu découvres qu’elle est très jeune et plutôt jolie. Quand vous vous trouvez tous les trois ensembles, les gens te disent poliment bonjour, puis ils s’adressent à la nouvelle femme et lui disent : «Quelle est adorable!», «Bonjour toi… Quel trésor!». Puis, ils se tournent vers toi et te demandent : «Comment trouves-tu la nouvelle femme?».   Prends le temps de ressentir l’émotion qui monte en toi. Comment réagis-tu?

La nouvelle femme a maintenant besoin de vêtements. Ton chum ouvre ton armoire et il prend quelques-uns de tes chandails, de tes robes, de tes pantalons et il les lui donne. Quand tu protestes, il te pointe du doigt en te disant : « Regarde, tu as un peu grossi, ces vêtements-là sont devenus un peu trop petit pour toi.» Quelle est ta réaction spontanée?

Cette nouvelle femme fait des progrès vraiment rapidement. Elle paraît, de jour en jour, de plus en plus intelligente et sûre d’elle. Un après-midi, tu es en train de t’échiner à comprendre comment utiliser ton nouveau téléphone et elle arrive dans la pièce en disant : «Oh! Est-ce que je peux m’en servir? Je sais comment faire! Quelle est ta réaction?».

Tu refuses de lui prêter ton téléphone. Elle court trouver ton chum en pleurant. Après quelques instants, elle revient avec lui. Son visage est plein de larmes. Ton chum lui entoure les épaules et il te dit : «Pourquoi est-ce qu’elle ne peut pas avoir son tour? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas partager?».  Quelle est ta réaction?

Un bon matin, tu surprends ton chum et la nouvelle femme qui sont allongés ensemble sur le lit. Il la chatouille et elle rit. Tout à coup, le téléphone sonne et il répond. En raccrochant, il t’annonce : «Écoute, il se passe quelque chose de vraiment important au bureau et je dois m’en occuper maintenant. Je veux que tu restes à la maison et que tu gardes la nouvelle femme. Garde un œil sur elle et assure-toi qu’elle se sente bien.» Quelle est ta réaction?

Maintenant, on va faire un pas de plus dans l’exercice.

Imagine que ça fait maintenant à peu près un an que cette nouvelle personne est arrivée chez toi. Loin de t’en être habituée, tu la supportes de moins en moins.

Un jour, que tu es assise sur le bord de ton lit, triste et blessée, ton chum entre et tu ne peux pas t’empêcher de lui dire : «Je ne veux plus voir cette personne dans ma maison. Sa présence me rend très malheureuse. Pourquoi est-ce que tu ne veux pas la renvoyer?».

Imagine que ton chum te réponde les phrases suivantes et observe l’émotion qui monte en toi :

«Ça n’a pas de sens! Ça me met vraiment en colère quand tu parles comme ça. Si c’est comme ça que tu te sens, garde-le pour toi et je ne veux plus en entendre parler.»

«Écoute, ne me met pas dans une situation impossible… Tu sais très bien que je ne peux pas m’en débarrasser. Nous formons une famille maintenant.»

«Pourquoi est-ce qu’il faut que tu sois toujours négative? Débrouille-toi pour t’entendre avec elle et ne viens pas me voir chaque fois pour me dire que vous avez un problème!»

«Je ne me suis pas remarié pour moi tout seul. Je sais qu’il t’arrive de te sentir seule et j’ai pensé que tu aimerais avoir de la compagnie.»

«Voyons ma chérie, arrête ça! Mes sentiments pour toi n’ont rien à voir avec une autre personne. Mon cœur est assez grand pour vous aimer toutes les deux.»

Alors, probablement que tout au long de l’histoire, ce qui monte en toi, c’est de l’impuissance, de la culpabilité, le sentiment d’être seule, de n’avoir personne à qui parler ou de n’avoir personne qui se préoccupe de toi.

Et maintenant, regarde ce qui se passe en toi quand tu imagines que ton chum te répond ceci :

«Je ne savais pas que tu te sentais comme ça!»

«Je ne savais pas que tu te sentais si mal. Je commence à voir que cette situation est pénible pour toi.»

«Ça doit être difficile, vraiment difficile, de l’avoir tout le temps près de toi.»

«J’aimerais ça en savoir plus. Décris-moi davantage comment tu te sens, parce que ce que tu ressens est vraiment important pour moi.»

C’est cette attitude empathique qui va t’aider à mieux gérer les chicanes entres tes enfants et pour y arriver, le choix des mots et ton attitude sont importants. Encore une fois, «Nommer» est vraiment la base. C’est ce qui va t’aider à devenir plus de plus en plus empathique et à gérer plus efficacement les chicanes de tes enfants.