L'intuition

Les outils exacts qu’on a appris pour accueillir les émotions difficiles de ton enfant vont être les mêmes que tu vas commencer à utiliser pour toi aussi.

L’objectif? Que tu deviennes pour toi-même l’amie géniale que tu as rencontrée à l’épicerie dans le Module 1! Celle qui t’aime tellement, qui te comprend tellement et qui est tellement une bonne amie qu’elle est capable de simplement te dire :

«Ce n’est pas facile de vivre ça.» C’est ce que je veux que tu sois capable de faire pour TOI-MÊME. Être capable d’écouter la petite voix qui te parle. Ton intuition, ta meilleure amie.

Ton enfant est le déclencheur. Pour calmer ton impatience et ta colère, il faut que tu prennes soin de toi d’abord. Les outils que je t’ai proposés dans le Module 2, c’est maintenant à toi que tu vas les appliquer :

#1 Écouter avec toute ton attention. Sois consciente quand tu sens monter ton impatience que c’est d’abord ton attitude qui peut aider la situation. Écoute ton impatience avec toute ton  attention.

#2 Accueillir avec un mot. Dis-toi simplement : « Ok, hum… d’accord ». Il se passe quelque chose d’important qui nécessite toute ton attention. Retiens les paroles ou les gestes (questions, conseils, menaces, punition, sermon, banalisation) que tu aurais normalement dits ou posés.

#3  Nommer le sentiment. Nomme à l’intérieur de toi ce qui ne va pas.»

«Je suis fâchée parce que je vais être en retard.»

«Je suis impatiente parce que mon enfant va encore se coucher trop tard.»

«Je suis fatiguée des chicanes pendant que je fais le souper.»

#4 Utiliser l’imaginaire. Nomme le contraire de ce qui monte. C’est la réponse que nous avons explorée avec les trois questions du Module 1.

Le contraire, c’est ton besoin. Ce que tu désires. Ce que ton âme désire. Ce que la Maman Feu désire. Ce que j’appelle ton Intention noble. On y reviendra un peu plus loin.

Pour le moment, voici exemples pour illustrer comment j’arrive à faire ce processus qui me permet de me connecter à mon intention noble.

Voici un autre exemple pour t’aider à te libérer de ces comportements/émotions qui te prennent trop d’énergie et que tu dois arrêter de nourrir.

Quand tu vis une situation frustrante, tente de t’observer et de prendre conscience de ton histoire pour déceler le besoin qui se cache derrière. Encore une fois, avec la pratique, vous devrais arriver à trouver un fil conducteur.

Voici comment ça peut prendre forme pour moi.

Je déteste quand mon chum laisse traîner ses choses. Le déclencheur ce matin : une livre de beurre laissée dans son emballage, sur le comptoir. Très banal, mais pas l’émotion qui monte en moi! La fameuse phrase qui monte à ce moment? « On sait ben, sa mère l’a toujours ramassé quand il était petit, il n’a pas appris! »

Parce que je pratique cet exercice depuis un bon moment, j’ai déjà identifié que l’émotion qui monte à ce moment, c’est la jalousie. Et en poussant un peu plus loin (en acceptant de laisser monter l’émotion, notamment lorsque je prends des marches et que j’accepte d’aller voir toujours un peu plus ce qui se cache derrière), j’ai réussi à nommer que cette jalousie vient d’un besoin d’être maternée davantage. Effectivement, j’aurais aimé que ma mère, quand j’étais plus petite soit plus « maternelle » envers moi. Alors, comme je suis en couple avec un gars qui a une vraie maman poule, je suis servie!

Avec le temps, j’ai appris que j’ai une zone de sensibilité pour les situations qui viennent réactiver ma blessure qui est lien avec ce besoin « qu’on prenne soin de moi ».

Mon automatisme, quand la blessure est réactivée, c’est de devenir très rigide et exigeante! Le contraire de comment je veux être avec mes enfants et mon chum! Par exemple, quand je décide que les enfants doivent m’aider à faire du ménage.

Probablement que chez moi, petite, quand venait le temps de ramasser, ce n’était pas nécessairement joyeux. Alors que chez mon chum, on le faisait souvent pour lui, sans nécessairement demander de contribuer. Mon ressenti à moi, lorsque je vis des situations qui impliquent cette dynamique, c’est donc de penser/ressentir :

«Il a une maman plus maternelle et qui prend plus soin de lui, je suis jalouse, je suis fâchée contre lui!»

Quand je réussi à identifier ce besoin (j’ai envie qu’on prenne soin de moi) et à me le nommer (être dans la conscience), je peux m’en libérer en choisissant de libérer mes pensées.

Par exemple avec mon chum qui se laisse traîner, ça vient activer ma blessure de petite fille. Dans la seconde où je sens monter l’émotion, où j’arrive à laisser monter la phrase « On sait ben…. », Je prends la décision d’être dans la conscience et de me dire plutôt : «Sonia, c’est ton besoin qu’on prenne soin de toi qui parle. C’est exagéré de te mettre en colère pour une livre de beurre, ton chum a plein de qualités. Tu as plus besoin de prendre soin de toi et d’exprimer tes besoins clairement que de te mettre en colère pour ça». Dans la réalité, avec la pratique, ça prend une fraction de seconde.

Quand cette zone se sensibilité est activée par mes enfants, par exemple quand je constate que c’est le bordel et que je voudrais qu’ils viennent tout ramasser dans la seconde, c’est probablement la Sonia qui reproduit le modèle qu’elle a reçu petite qui parle et là, c’est le caporal qui débarque!

Alors je dois faire le même exercice. Prendre conscience de l’émotion qui monte :

«Si je ne ramasse pas, personne s’en occupe! »

Et identifier le besoin:

«J’aime vivre dans une maison rangée, j’ai besoin d’aide, j’ai besoin de soutien pour y arriver, je dois être un modèle pour mes enfants».

Et c’est à ce moment que je peux choisir d’être la maman que je désire être et arrêter de répéter ce que je n’aime pas de moi : Je prends du temps pour me calmer et quand je sais que je suis bien, je fais une intervention consciente et dans la bonne humeur avec mes enfants en utilisant mes outils (décrire la situation, décrire mon émotion, faire un contact physique avant une demande, etc.).

On peut faire facilement des liens entre les forces/faiblesses de soi-même, de notre conjoint, de nos parents, beaux-parents et de nos enfants pour déceler nos besoins. Quand on est dans une zone de sensibilité, il y a forcément un besoin à découvrir.

Si un membre de la famille vient souvent toucher une zone de sensibilité et créer une frustration, ce sont de bons indices pour déceler un besoin qui n’est pas comblé. En mettant tout ça en conscience, on se donne la chance de pouvoir rester calme, plus patiente et d’utiliser nos outils d’intervention  efficacement.

Cette semaine, amuse-toi à trouver le fil conducteur entre les situations difficiles que tu vis avec tes enfants, avec ton conjoint, dans ta famille et les autres sphères de ta vie.

Continue de te poser les trois questions quand tu vis une situation difficile :

  1. Quelle est la situation que je voudrais voir disparaître en premier?
  2. Quelle est la phrase qui monte en moi? Qui vient de mon enfant?
  3. Quel est le contraire de cette phrase? Le contraire de cet état dans lequel je me mets?

À force de nommer le sentiment qui monte en toi, de le reconnaître et de décrire la situation qui te fait vivre de l’impatience et de la colère, tu pourras trouver le fil conducteur (et tomber de moins en moins souvent dans les mêmes pièges).

De cette façon, tu crées de la place pour non seulement rester calme et utiliser tes nouvelles habiletés (nommer) avec ton enfant mais tu te propulses dans un rôle de création et non plus de victime.

A force de pratiquer, tu écoutes de plus en plus ton intuition. Tu retrouve de plus en plus ton pouvoir. Tu deviens de plus en plus en charge.