Bienvenue!

Voici une expérience avec moi pour t’aider à CONNECTER quand tu interviens avec tes enfants.

Imagine-moi assise sur ton épaule ou dans ta petite poche d’en arrière pour que je puisse t’accompagner dans ton quotidien.

En prenant du temps pour faire les exercices comme je te le propose, prépare-toi à vivre de grandes prises de conscience et amorcer un puissant travail sur toi.

J’espère sincèrement t’aider à faire plus de place à la mère que tu aimes en toi.

Pour débuter, voici une note audio pour te guider à travers l’exercice:

Module 1

D’abord, c’est toute une prise de conscience que je veux te faire vivre.

Je crois fondamentalement que L’ÉCOUTE est la principale habileté qui te permettra de calmer ton impatience, diminuer ta colère et connecter avec ton enfant.

Pour amorcer le travail de transformation, je te propose d’abord un exercice de prise de conscience.

Imagine.

Tu es au travail et ton patron te demande de faire une tâche de dernière minute qui n’était pas prévue à ton horaire. Les dossiers s’enfilent et tu prends à peine une minute pour dîner, avec la conséquence que le travail demandé par ton patron n’a pas été fait.

À la fin de la journée, ton patron t’aborde devant des collègues pour te demander le fameux travail.

Tu as à peine le temps d’ouvrir la bouche pour t’expliquer qu’il te dit : « Pourquoi tu penses que je te paye? Pour rien faire de la journée? »

Tu essaies de répliquer, pour sauver la face, mais il te coupe encore la parole pour ajouter : « Gaspille pas ta salive, je ne suis pas intéressé à entendre tes excuses. » Ton patron part frustré et toi, tu ramasses tes choses pour quitter.

Sur le retour à la maison, tu arrêtes à l’épicerie et tu rencontres une amie. C’est plus fort que toi, tu ne peux pas t’empêcher de lui raconter ce que tu viens de vivre au travail.

Après avoir écouté ton histoire, elle te répond :

« Bah, ce n’est pas grave. Ça arrive tout le temps ce genre d’affaires-là. Tu devrais arrêter de t’en faire et passer à autre chose, le sourire te va tellement bien…»

Qu’est-ce qui monte en toi quand tu entends ces paroles? Comment te sens-tu?

Imagine maintenant que ton amie te réponde plutôt :

«Mais c’est quoi toutes les urgences qui sont arrivées dans la journée? Est-ce que c’est la première fois que ça t’arrive? Et il avait l’air comment ton patron quand il est parti? Penses-tu que ça va avoir des conséquences sur ton travail? Avais-tu l’intention de le faire quand même ce qu’il t’a demandé?»

Qu’est-ce qui monte en toi quand tu entends ces paroles? Comment te sens-tu?

Imagine maintenant que ton amie te réponde plutôt :

« Tu sais ce que tu devrais faire? Demain, tu devrais rentrer au travail et faire ce qu’il t’a demandé avant tout le reste. Après ça, si t’es assez intelligente, tu t’assures que ce genre de situation-là arrive jamais et tu fais vraiment attention à comment tu gères ton horaire. »

Qu’est-ce qui monte en toi quand tu entends ces paroles? Comment te sens-tu?

Imagine maintenant cette 4e réponse de la part de ton amie :

«Ouin… Je le comprends un peu ton patron, c’est pas mal de stress de gérer toute une équipe et il a des comptes à rendre, il a besoin de compter sur une équipe solide qui peut supporter la pression.»

Qu’est-ce qui monte en toi quand tu entends ces paroles? Comment te sens-tu?

Maintenant, imagine-toi que ton amie te donne cette avant-dernière réponse :

« Ah oui? Ce n’est pas drôle ce qui t’es arrivé. Tu me racontes ça et j’ai presque envie de pleurer… Je ne voudrais tellement pas que ça m’arrive. »

Qu’est-ce qui monte en toi quand tu entends ces paroles? Comment te sens-tu?

Finalement, ton amie te répond ceci :

« Ça pas dû être facile à vivre ça. Se faire répondre comme ça devant tout le monde, ce n’est vraiment pas évident. »

Qu’est-ce qui monte en toi quand tu entends ces paroles? Comment te sens-tu?

Tu as compris que l’objectif de cet exercice est de se mettre dans la peau d’un enfant grâce à des situations qui sont plausibles pour nous, adultes.

L’idée est de prendre conscience, de ressentir comment l’enfant se sent, malgré toutes nos bonnes intentions, quand on lui donne des conseils, quand on lui pose des questions, quand on lui dit ce qu’il devrait faire, quand on prend parti pour l’adulte qui l’a réprimandé, quand on banalise ce qu’il vit ou quand, au contraire, on dramatise en prenant ce qu’il vit de façon personnelle.

Maintenant, regardons ce qui est monté en toi face aux réponses de l’amie, et les réponses que j’obtiens habituellement en faisant cet exercice avec un groupe de mamans :

Tu t’es probablement sentie :

Pas écoutée

Fâchée

Encore plus en colère

Incompétente

Jugée

Incomprise

Sur la défensive

Tu te questionnais peut-être à propos de ton amie, en te disant que tu n’avais plus envie de te confier à elle, que tu n’avais plus envie de lui parler.

D’autres personnes vont davantage être dans le doute et vont se sentir coupable.
D’autres réagissent très fort et sentent même l’envie de frapper monter à l’intérieur d’elle-même.

Puis la majorité du temps, en fait tout le temps, quand la dernière réponse arrive:

«Ça pas dû être facile à vivre ça. Se faire répondre comme ça devant tout le monde, ce n’est vraiment pas évident.»

À ce moment, ce qu’on ressent, c’est habituellement :

«Enfin! C’est ça que j’avais besoin d’entendre. Enfin quelqu’un qui a compris.»

Donc tout le contraire de ce qui vient d’être énuméré plus haut.

C’est tout ça que nos enfants vivent quand on intervient avec eux et qu’on n’est pas en mode écoute.

Ils se sentent jugés, incompris, coupables. Ils sentent que c’est de leur faute. On sème le doute en eux.

Je te laisse imaginer comment ce genre d’intervention peut influencer le comportement d’un enfant de type révolté, qui se met souvent en mode confrontation ou au contraire, d’un enfant qui va plutôt tout garder à l’intérieur et se replier sur lui-même.

Pour ton enfant, tu es la personne de référence à qui confier ses émotions. Et si l’impression que tu laisses toujours quand tu interviens auprès de lui, c’est : « Ma mère ne me comprend jamais. Je me sens tout le temps mal quand j’essaie de lui partager des choses » ou « Je me sens jugé, pas écouté, pas accueilli », c’est sûr que ton enfant aura de moins en moins envie de se confier à toi et de venir chercher du réconfort auprès de toi.

La fameuse peur de perdre la connexion avec ton enfant. La bonne nouvelle : on peut reverser cette dynamique.

:^)

À TON TOUR [1]

Ce que je t’invite à faire pour les prochains jours, c’est de poursuivre la prise de conscience et débuter l’exploration de l’ÉCOUTE que tu offres à tes enfants.

Fouille dans tes souvenirs et rappelles-toi comment ça se passait pour toi quand tu étais enfant à la maison. Comment tes sentiments étaient accueillis, écoutés, entendus?

Questionne-toi sur tes réflexes.
Comment réagis-tu à la tristesse et à la colère de ton enfant?
Parmi les réactions présentées dans l’exercice, de quelle façon est-ce que tu accueilles généralement ton enfant quand il vit des émotions difficiles (peu importe son âge)?

Tu le bombardes de questions?
Tu prends la défense de l’autre?
C’est plus fort que toi, tu lui donne des conseils?
Tu banalises ce qu’il vit et tu espères que ça se termine au plus vite?
Tu le prends personnel et tu dramatises?
Ou tu es capable d’écouter avec empathie ce qu’il vit en reconnaissant simplement ses émotions?

Pour les prochains jours, observe-toi. Quand ton enfant vient chercher de l’écoute et du réconfort auprès de toi, comment réagis-tu?

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[1] L’exercice est tiré du livre « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » des auteures Adèle Faber et Elaine Mazlish. Ma bible.