Module 3

Dans les situations difficiles, alors que l’on devrait plutôt prendre soin de notre enfant, l’aider à se calmer lorsqu’il pleure ou même lorsqu’il fait une crise, c’est souvent très dur d’être ce fameux modèle…

Tu sais, dans ta tête, que tu devrais rester calme, mais tu n’y arrives pas.

C’est que tu ne l’as pas appris quand tu étais petite.

Voici ma note audio avant d’aller plus loin. Clique sur l’image pour l’écouter.

EXERCICE:

Rappelle-toi un moment de ton enfance où tu t’es sentie vraiment incomprise, pas écoutée, seule, apeurée ou abandonnée.

Exemples :

>>> Tu as 3-4 ans et tu apprends que pendant ton sommeil, tes parents sont partis pour plusieurs jours sans te le dire et qu’ils te font garder chez une tante.

>>> Tu as 5 ans et ton plus grand désir, c’est que ton papa t’apprenne à faire du vélo sans petites roues. Mais il est trop impatient et décide plutôt de rentrer dans la maison et te laisse seule sur le trottoir.

>>> Tu te rappelles petite, que tu pleures et tu appelles « maman » parce que ta maman te laisse seule dans ta chambre, probablement dépassé ou découragé de la situation difficile qu’il vient de vivre avec toi.

Si aucun souvenir ne monte en toi présentement, rappelle-toi une grande peine ou une grande colère que ton enfant a vécue dernièrement. Peut-être qu’à ce moment, tu as su l’écouter, ou pas. Sans juger, fais monter ces souvenirs en toi.

Maintenant, regarde cette photo.

Love par Alexander Milov, crédit photo: Vitaliy Deynega
Il s’agit de l’œuvre «Love» par le sculpteur Ukrainien Alexander Milov. La photo est de Vitaliy Deynega.

Choisis un adulte-enfant sur la photo pour te représenter.

Imagine-toi maintenant dans une situation de ton quotidien : tu es devant ton enfant qui pleure, qui chigne, qui crie ou qui boude parce qu’il a de la peine, qu’il est fâché ou qu’il n’a pas ce qu’il désire. À ce moment, ton petit, c’est l’autre enfant de la photo.

Comme sur l’image, même si tu es maintenant adulte, une petite vit toujours à l’intérieur de toi. Et quand tu as devant toi ton enfant en pleurs, qui souffre, c’est le petit enfant en toi qui est directement connecté à cette douleur, à celle que tu as, toi aussi, ressentie quand tu étais enfant. Peut-être pas exactement la même, mais une situation semblable à ce que vit présentement, en 2018, ton petit, en pleurs ou fâché, devant toi.

Le chemin le plus facile, si tu as toi aussi manqué d’écoute quand tu étais petite, c’est d’imiter (inconsciemment) tes parents et offrir à ton enfant le même type de réponses que tu as reçues : conseils, questions, banalisation, dramatisation. Et le classique : « Arrête de pleurer ».

Et voilà que tu te retrouves à répondre à ton enfant avec les mêmes paroles qui t’ont tellement fait mal petite, sans que tu comprennes pourquoi.

En bref, ton cerveau n’aime pas souffrir, c’est l’instinct de survie.

En cas de conflit avec ton enfant, ton cerveau préfère s’identifier au modèle qu’il a reçu de tes parents. Il préfère s’identifier à l’adulte, au modèle qu’il a reçu, plutôt que de s’identifier au petit enfant sans défense, sans repères et sans écoute devant lui, cette deuxième option étant beaucoup plus menaçante.

Quand tu es en colère face à ton enfant, que tu vis de l’impatience et que tu t’emportes, tu es comme l’adulte avec le dos tourné sur la photo.

Par contre, quand tu prends la décision de connecter avec ton enfant et d’écouter sa peine ou sa colère, tu acceptes de te brancher à l’enfant que tu étais et d’offrir à ton petit l’écoute et l’accueil dont il a besoin, l’écoute et l’accueil dont tu aurais eu besoin toi aussi petite.

Quand tu es en mode « écoute » avec ton enfant, tu es comme l’enfant sur la photo qui connecte avec l’autre enfant devant lui.

Dans le prochain Module, on passe de l’introspection aux stratégies plus concrètes.