Exemple de Valérie
On se questionne beaucoup sur l’utilisation de la technique des choix avec Jules.
Son éducatrice de l’an passé, avec qui ça se passait super bien le faisait beaucoup et nous suggérait de le faire aussi. On s’est mis à le faire un peu tout le temps, parce que ça nous aidait souvent à nous en sortir quand on était devant un mur d’opposition. Mais d’un autre côté on a l’impression de lui donner du pouvoir en faisant ça parce que ça donne l’impression que c’est vraiment lui qui décide!
Voici un exemple concret:
– C’est le temps de s’habiller pour sortir jouer dehors.
– Non, je ne veux pas! (et il se met à courir partout dans la maison)
– Viens, tu peux choisir ton chapeau. Tu préfères le bleu ou le gris?
Et ainsi de suite pour tous les morceaux de linge qui sont possibles d’être choisis!
Mais parfois quand il décide que les mitaines qu’il veut mettre ne sont pas dans le choix offert, on n’est pas plus avancés…
Que penses-tu de ça toi?
Réponse de Sonia
Offrir un choix, ça fait partie des stratégies que j’enseigne. C’est une très bonne idée de les utiliser. Pour savoir la limite d’un choix, il faut savoir à partir de quand, pour vous, ce n’est plus un vrai choix que vous laissez à l’enfant. Il veut choisir les mitaines et ça ne fait pas partie du choix?
Toi tu voudrais les mitaines mais moi je dis non.
Il faut mettre à ce moment la limite et gérer la crise, si crise il y a. Si ce n’est plus un vrai choix que vous lui laisser, il faut changer de stratégie.
Un vrai choix : Tu laisses vraiment le choix à l’enfant.
Un faux choix : C’est une technique pour l’amener à faire ce que tu veux.
Dire oui «aux mitaines» parce que tu sais que sinon il y aura une crise, ce n’est pas un vrai choix, c’est simplement toi qui achètes la paix.
Donc, si les choix que tu donnes à l’enfant, tu es prête à les assumer, c’est un vrai choix.
Accepter quelque chose juste parce que tu ne veux pas dire non, ce n’est plus un vrai choix!
Faux choix : Tu choisis de t’habiller ou tu choisis de ne pas aller au parc?
Tu vois la différence? Si tu ne peux pas assumer le choix de ne pas aller au parc, ce n’est pas un vrai choix, ça devient une menace!
Exemple de Valérie
Voici la situation de la balloune…
Jules s’amusait avec une balloune qui a crevé. Il voulait la jeter lui-même dans la poubelle alors, on s’est rendu à la salle de bain. Il a voulu la jeter dans la toilette mais je lui ai expliqué que ça pouvait boucher les tuyaux et qu’il fallait la jeter à la poubelle.
Il l’a quand même jeté dans la toilette!
J’étais fâchée.
J’ai pris le morceau de balloune et je l’ai mis à la poubelle. Il s’est jeté par terre en criant :
«NON! Je veux le jeter tout seul dans la cuisine!!!!»
Ici précisément, est-ce que je dois nommer et accompagner la crise ou alors je peux reprendre le morceau de déchet et lui faire jeter lui-même dans la poubelle de la cuisine?
Réponse de Sonia
Si tu avais accepté qu’il la jette tout de même dans la toilette pour éviter la crise, ce serait une erreur (acheter la paix).
Quand tu te fâches parce qu’il la jette dans la toilette quand même, c’est que tu le prends personnel. Il le ressent automatiquement et c’est ce qui déclenche la crise. Il ne te sent pas en charge alors, il va te pousser à le devenir.
Par exemple, si tu avais stoppé ton automatisme et si tu étais restée calme, tu aurais pu :
Nommer :
«Tu jettes la balloune dans la toilette, même si ça va dans la poubelle.»
Offrir un choix et être en charge :
«Veux-tu la jeter toi-même dans la poubelle ou c’est moi qui le fait?»
Comme tu restes calme et que tu ne le prends pas personnel, il se peut très bien qu’il décide de faire ce que tu lui demandes. Bingo!
Tu peux ensuite nommer pour renforcer le comportement :
«Toi tu sais faire la bonne chose avec les déchets!»
Ça va s’imprimer dans son cerveau et il va te la ressortir quelques jours plus tard, surveille bien!
S’il ne collabore pas :
Passer à l’action :
«Je vais choisir pour toi : Je vais jeter la balloune à la poubelle.»
Et là, s’il y a une crise, tu l’accompagnes :
«Moi je voulais que tu jettes la balloune à la poubelle et toi, tu voulais pas. Tu es très fâché. Tu es tellement fâchée que tu cris. Je vais rester avec toi tant que tu en as besoin.»
C’est tout.
Tu l’accompagnes durant la crise.
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